Collège Henri Dunant

Stanley se réveilla brusquement. Son avion venait de percuter la cime d’un arbre. Tous les passagers gisaient inconscients, le front ensanglanté. Il s’extirpa de son siège et roula jusqu’au cockpit. Il enfonça la porte avant avec son pied, sauta sur l’arbre le plus proche et se laissa glisser sur le tronc. Il s’éloigna de la carcasse fumante en rampant. Soudain, une explosion le projeta à vingt mètres. Les réservoirs d’essence venaient de prendre feu. Le choc fut bref, mais il réussit à se relever en boitant. Il marcha environ un kilomètre et s’arrêta sur une plage paradisiaque, malheureusement son cas ne ressemblait guère au paradis.
La faim vint et ne quitta pas Stanley. Il se jeta sur les noix de coco, mais elles ne comblèrent pas le sentiment de manque. Il essaya ensuite de pêcher en harponnant les poissons du récif, mais en vain. Il resta affamé le reste de la soirée.
Sans moyen d’allumer un feu, il ne put se réchauffer. Les nuits tropicales étaient rudes à cette époque de l’année.
Il se demanda comment lui, Stanley Arleston, un homme d’affaires américain, pouvait s’être retrouvé ici, lui qui détestait l’avion. Âgé de trente ans, Stanley vivait sa vie de célibataire endurci comme employé dans une banque malaisienne.
Il s’endormit le cœur serré, pensant à sa famille, à son travail. Il se leva brutalement lorsqu’il aperçut une faible lueur orangée sur l’île voisine. Il se jeta à l’eau pour nager. Arrivé sur l’île, il rampa sur le sable. La faible lumière venait de l’intérieur. Il avança lentement. Plus il avançait, plus les détails apparaissaient clairement. Il se cacha derrière un palmier.
Il pouvait apercevoir plusieurs individus, chantant dans une langue inconnue, qui dansaient autour d’un énorme feu et formaient une grande ronde. A proximité du feu, un homme et une femme étaient bâillonnés et attachés à un totem.
Stanley s’arma de tout son courage...